Dimanche 12 juin à 17H, la seconde édition de la course en solitaire Vendée Arctique emmènera la flotte IMOCA des Sables-d’Olonne vers le cercle polaire Arctique pour un tour d’Islande avant un retour en Vendée. Moment de bravoure pour les skippers qui vont se confronter à une météo complexe et changeante lors de la première étape qualificative pour le Vendée Globe 2024. Cette course atypique s’achèvera avec une remise des prix au village le 28 juin, les premières arrivées étant estimées les 22 et 23 juin. Revue de détail et images.
Un village « arctique »
L’image du ponton où sont amarrés les 25 IMOCA pourrait être celle d’un Vendée Globe des années 2000. Mais sur l’esplanade, le village avec son vocabulaire architectural composé de petites coupoles et autres petites zones indépendantes dominées par le blanc, une patinoire synthétique – écoconception oblige – évoque irrésistiblement une base polaire en dépit des températures estivales. Impression renforcée par une série de photos de banquises et d’ours blanc de Florian Ledoux célébrant la beauté des continents gelés et de sa faune.
Les visiteurs peuvent découvrir également le programme Under the pole visant à mieux connaitre l’océan pour le préserver, mettant l’accent sur la fragilité particulière de l’arctique. Enfin la classe IMOCA participe en offrant de la visibilité à l’ONG Pure Ocean, qui mobilise la société civile pour soutenir des projets de préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins. Ce village atypique restera ouvert durant la quasi-totalité de l’évènement.
Un parcours inédit
En 2010 un tracé inédit avait été proposé aux Multi 50 à travers l’Atlantique, la Manche, la Mer du Nord et la mer Baltique pour rallier Saint-Pétersbourg, en Russie, depuis Saint Gilles Croix de vie. Rien en IMOCA jusqu’au lancement en 2020 de cette course vers les glaces et ces latitudes Nord en rupture avec les habitudes de recherche de l’alizé sur les Transats.
La flotte va tout d’abord longer les côtes jusqu’à la pointe de la Bretagne avant de remonter vers le Fastnet puis ira toujours plus vers le nord en direction l’Islande avec pour objectif de contourner l’île et rallier un « way point » (un point de passage) au cercle polaire avant la redescente.
Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo pour un Job) résume : « Je trouve fascinant d’aller en Islande sur ce terrain vierge. Il n’y a pas eu une nouvelle trace pour les skippers de course au large depuis très longtemps et la défricher donne un puissant coté exploration à ce voyage »
Une météo différente et instable
La spécificité du parcours vient du croisement par les marins d’un couloir où les dépressions venues de Terre-Neuve et des États-Unis sont repoussées vers le nord et circulent vers l’Islande. Le déplacement étant rapide, la vigilance sera de mise. Et des conditions peuvent être très hétérogènes entre deux positions séparées de quelques milles.
Avant d’en arriver là, la flotte sera passée par le Fastnet, un classique de la course au large qui reste un endroit dangereux. En 1979, une dépression très creuse et très rapide avait balayé toute la flotte et causé de nombreuses pertes humaines.
L’analyse de Louis Duc (Fives – Lantana environnement ):
« La cellule météorologie avec Christian Dumard et plus globalement l’organisation maitrisent leur sujet, connaissent la vitesse d’évolution de la météorologie là-haut et elle ne va donc pas nous envoyer au casse-pipe. En revanche le parcours est engagé : nous allons dans des coins pas simple avec du froid, des glaçons pas loin, des baleines autour de cela, des cailloux, du brouillard, du courant de marée…
La montée en Islande sera bonne avec une petite dorsale à franchir dans le golfe de Gascogne et un flux, avec certes quelques fronts, qui va nous emmener au portant vers l’Islande. Après cela peut se dégrader, c’est instable et nous n’avons pas la suite : Ainsi les fichiers annonçant des conditions très difficile au nord de l’Islande ont changés en 24h !».