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Vendée Globe : à mi-course, point Nemo et Cap Horn, des plaies et des bosses

by Christophe Nivelet / 02/01/2025 / Published in Vendée Globe

Louis Duc a attendu que sa barre de liaison sèche, Paul Meilhat a écopé toutes les trois heures, Charlie Dalin jugé un moment pas très rapide par ses pairs aurait réglé des problèmes de voile en catimini. Sur chaque bateau encore engagé (4 abandons), techniquement des choses vont mieux et d’autres attendent d’aller mieux. A proximité du point Nemo pour les uns, le cap Horn est déjà derrière pour les premier et ceci marque une forme de libération, un retour sur le terrain de jeu connu. Mais la route est encore longue, et surtout les corps sont meurtris avec de nouvelles pathologies. Heureusement une équipe dévouée de professionnels de la médecine veille et les marins essayent de s’adapter.

Focus avec Laure Jacolot médecin de la course, Damien Seguin (Groupe APICIL) et Romain Attanasio (Fortinet – Best Western).

Quatre médecins assurent une veille 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour apporter une assistance pour des problèmes de santé rencontrés par les marins sans influencer sur la performance. Leur intervention peut permettre de ne pas abandonner et à un rôle préventif sur les conséquences des pathologies. Pour cette édition les marins appellent plus rapidement. L’équipe a deux contacts par jour en moyenne et la moitié de la flotte a déjà fait appel à ses services. La nouveauté est la place grandissante de la traumatologie avec de nombreux vols planés de skipper dus à des ralentissements brusques du bateau en particulier ceux équipé de foils.

©Jean-Marie Liot / Alea

Peu de concurrent sans hématome et « il faudrait peut-être apprendre à se réceptionner » pointe le Docteur Laure Jacolot, médecin de la course. Les chaleurs au large du Brésil ont généré des soucis d’ordre dermatologique avec des éruptions et des brûlures classiques. Ensuite l’entrée dans l’océan Indien a vu l’émergence d’infections liées à la fatigue et au stress assez classique. Une nouveauté recensée : des perturbations digestives et des maux de tête chez des marins non migraineux, la cause pouvant venir des vibrations liées à l’utilisation des foils. Plus de traumatisme qu’en 2020, des chocs plus importants, heureusement pas de commotion à date (il y en a à chaque course) mais il faut aussi faire attention aux cervicales et aux décélérations.

Enfin concernant la classique dette de sommeil, «il existe encore trop peu de données scientifiques en mer et on reste sur un mode gestion des hallucinations et de la dette. Une préparation amont avec usage de capteurs permet de définir les portes d’entrées dans le sommeil » explique Laure Jacolot.

Damien Seguin (Groupe APICIL) est skipper handisport mais hormis une colonne de winch adaptée, il s’est surtout adapté à son bateau et pas l’inverse. Disposant d’un foiler, il utilise un matelas spécifique pour son repos et a inversé son siège et sa table à carte, étant dos à la route pour amortir les chocs. Enfin il suit en mer un protocole strict de mesure de données reposant sur une montre connectée et des capteurs biométriques.

LORIENT, FRANCE - 15 AVRIL 2024 : Le skipper du Groupe APICIL Damien Seguin (FRA) à l'entraînement, le 15 avril 2024 à Lorient, France. (Photo par Jean-Louis Carli)
© Jean-Louis Carli

Pendant sa préparation, il s’est intéressé au domaine spatial : le confinement en espace restreint, les problèmes musculaires sont similaires. « Un Vendée Globe génère 60% de perte musculaire sur les jambes » estime Damien Seguin.

Autre secteur intéressant pour lui, dans le sport automobile les problèmes de vitesse, chocs et décélérations sont connus depuis très longtemps alors que le passage brutal de 25 Nœud à 10 est assez nouveau pour les marins. Harnais adapté, casque tête et nuque permettant de rester apte aux manœuvres deviennent incontournables. « Le bateau accélère et ralenti très vite, le bateau devient la limite et le marin est devenu le maillon faible. Tout repose sur sa capacité à encaisser les chocs et le bruit » explique Damien Seguin.

Romain Attanasio (Fortinet – Best Western) quant à lui a déjà subi une commotion cérébrale à la suite d’un arrêt brutal de son bateau sur la New York Vendée s’est « juste » ouvert une arcade sourcilière. Il considère que les limites sont aujourd’hui atteintes et il n’est pas favorable aux plans porteurs à l’arrière : « Passer de 30 à 40 nœuds à quoi bon ? Chaque vague en mer courte fait déjà passer son bateau brutalement d’une vitesse de 35 à 15 Nœuds. C’est mon Vendée Globe le plus dur, je commence à fatiguer » partage le marin.

Au-delà du courage nécessaire aux engagés pour cette course au large hors norme, la lassitude que l’on perçoit parfois dans les vacations avec ces marins ramènent l’auditeur – professionnel ou grand public dans une réalité que la distance, les cartes de classements ou Virtual Regatta tendent à effacer. Au-delà du débat habituel sur les disparités de budgets, de projets, c’est peut-être la santé même des marins qui fera rentrer la classe IMOCA à rentrer sans doute à terme dans une réflexion profonde.

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