L’esprit du BOC Challenge et d’Around Alone revit : The Race Around, course autour du monde par étape inscrite au programme Class40, exigera des 35 équipages un engagement hors norme, que cela soit en double ou en solitaire. Résolument tourné vers l’international, avec l’ambition de créer un évènement simple, non élitiste et différencié de la Volvo et du Vendée Globe, le Directeur Général Sam Holliday raconte.
Bruits de pontons : Quel est le parcours et l’esprit du projet ?
Sam Holliday : « Nous partirons en septembre 2023 de France vers Cape Town puis vers Auckland, ensuite vers l’Amérique du Sud avec un retour en France fin avril. Enfin nous venons de communiquer le nom de la ville de départ /arrivée, à savoir La Rochelle et nous sommes ravis de nous inscrire dans son histoire navale déjà très riche. Les Class40 ont certes déjà navigués autour du monde par le passé mais aujourd’hui la classe est plus mature, plus professionnelle et la vitesse est meilleure.
Deux catégories seront proposées : en solitaire et en double.
Nous espérons attirer des teams professionnels et des amateurs expérimentés à la recherche d’aventure. Le risque étant plus grand, nous aurons des qualifications et une transatlantique devra être effectuée dans la même configuration que la course. Pour moi c’est une compétition spectaculaire avec un budget raisonnable. En dehors du Vendée Globe les opportunités sont vites limitées aujourd’hui. Tout est différent de la Volvo sauf peut-être l’esprit qui reste le même que l’ancienne Volvo et avec un budget qui sera très inférieur. »
Bruits de pontons : Quel est le business model, quels sont les coûts ?
Sam Holliday : « Il est différent de la France et sera basé sur des sponsors privés sans dépendance de villes hôtes. Par exemple nous avons un accord avec Pindar pour assurer une logistique low cost à l’ensemble des teams pour minimiser leur cout. Le budget hors bateau et hors salaire est équivalent à celui d’une saison en class40 et donc très atteignable. L’inscription proprement dite est de 5000€ avec un dépôt de 15000€ restituable après le départ pour éviter les retraits de dernière minute. »
Bruits de pontons : Quels sont vos objectifs majeurs ?
Sam Holliday : « Nous voulons développer un évènement sportif majeur, atteindre une taille similaire a la Route du Rhum et créer un chemin d’accès pour d’excellents marins qui n’arrivent pas à boucler un budget Vendée Globe. Nous nous devons de bâtir une alternative de course excitante pour eux. Au-delà de ces problématiques de budget en Imoca, nous ne sommes pas le petit frère du Vendée Globe, nous sommes différents. Ensuite la Class40 est très française, nous voulons plus de coureurs internationaux comme sur les autres classes.
La population en Mini s’internationalise, nous pensons que cela se va propager. Il y a beaucoup d’amateurs aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en Australie. La Jacques Vabre, le Rhum et le Vendée sont très franco-français, il faut ouvrir les portes pour attirer des sponsors notamment Américains. Notre organisation est Anglo-saxonne, certes nous partons et revenons de France mais notre approche est plus commerciale. »
Bruits de pontons : Pour conclure, quel regard portez-vous sur la Class40 ?
Sam Holliday : « Cette classe est simple, les quilles sont fixes presque comme le budget ! Les bateaux sont faciles à mener on peut faire la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabres et demain Around the World, c’est l’esprit de la classe Mini qui infuse dans la classe avec une course vraiment intense.
La class 40 est la classe la plus passionnante à mes yeux et elle est suffisamment grande et suffisamment petite. N’importe qui peut s’imaginer facilement sur un class 40, pas sur un Imoca. Enfin la classe est plus facile pour faire un bateau recyclé, le carbone est très limité par les règlements de la Class40 alors qu’un Imoca en embarque des kilos et des kilos (A ce sujet, Lalou Roucayrol nous avait partagé sa démarche) . Nous sommes donc très fiers d’avoir construit cette course, le standard sera très élevé. »