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LORIENT, FRANCE - MAY 26: Class 40 Credit Mutuel, skippers Ian Lipinski and Antoine Carpentier, are portraited before the Transat Jacques Vabre, in Lorient, France, on May 26, 2023. (Photo by Anne Beauge)

Après une belle série de victoires, Ian Lipinski vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 2019, favori en 2021, a vécu une période marquée par des fortunes de mer. Résilient, il embarque avec lui ni plus ni moins qu’Antoine Carpentier tenant du titre en Class 40 avec une envie de gagner intacte. C’est potentiellement encore plus dur pour cette édition avec son bateau qui cumule maintenant les années tant la concurrence est rude et professionnelle. Mais au-delà de cette Transat, la confiance renouvelée de son sponsor engagé dans la construction d’un nouveau bateau lui offre un avenir promoteur. Tour d’horizon sincère avec un skipper emblématique de la Class40.

Comment as-tu vécu ta dernière Transat Jacques Vabres et la route du Rhum qui a suivi, objectif phare de l’engagement initial de Crédit Mutuel ?

Ian Lipinski : « Le résultat était très moyen je ne me souviens même plus de la place finale. Avant la collision avec un objet flottant alors que nous pouvions encore dans les cinq premiers, la phase de descente vers le cap vert était top. Auparavant nous étions en tête en sortie du Raz de Sein  et nous avons décalé vers l’est dans la baie d’Audierne. Nous avons perdu 60 Milles dans la nuit, c’était terminé pour la gagne. C’était une erreur difficile à anticiper, Antoine qui gagne la course avait fait – dans une moindre mesure – la même. Nous nous sommes attirés à trois, quatre bateaux avec l’excitation d’être en tête. Nous nous sommes fait piéger.

LORIENT, FRANCE - MAY 26: Class 40 Credit Mutuel, skippers Ian Lipinski and Antoine Carpentier, are portraited before the Transat Jacques Vabre, in Lorient, France, on May 26, 2023. (Photo by Anne Beauge)
®Anne Baugé

Pour la route du Rhum qui était l’objectif majeur du cycle de quatre ans, je prends un très bon départ. Ensuite un problème technique avec une voile bloquée qui battait au vent m’a obligé à partir vers le sud avant de subir une nouvelle collision. J’ai eu l’impression que le sort s’acharnait sur moi. C’est dur, il faut accepter de revoir ses objectifs après la phase d’action de réparation. Après cette première phase, c’est lancinant, on repense sans cesse à l’avarie. Il faut se remettre des objectifs intermédiaires sans se bercer d’illusions. Et ensuite rebelote, collision et il reste une semaine à voir les autres passer devant. Cela reste néanmoins de beaux moments en mer, ces souffrances endurées ne sont rien du tout même si c’est dur à vivre sur le moment. Simplement le fait d’être focus sur la performance m’empêche sur le moment de relativiser en mer. A terre avec la famille, les amis cela s’évacue rapidement ».

Qu’en est-il de ta motivation ? Est qu’il t’arrive de douter ?

Ian Lipinski : « Il m’est arrivé en Mini, au début surtout, de me demander parfois ce que je faisais là car il n’y avait pas le coté professionnel. En Class 40 je suis parfaitement conscient de la chance que j’ai et à chaque départ j’ai envie de gagner sans prétention aucune, quitte à réadapter si les circonstances ne sont pas favorables. Mon bateau est encore performant même s’il y a beaucoup de bateaux neufs, de nouveaux plans. La vitesse intrinsèque du bateau est toujours bonne, nous avons gagné le défi Atlantique avec Antoine et il toujours possible d’être devant »

Comment s’est constitué votre duo avec Antoine Carpentier ?

Ian Lipinski : Nous avons beaucoup bataillé sur l’eau et au départ de la Route du Rhum il est toujours aux avant-postes. Le trophée Mer Montagne nous a fait mieux nous connaitre. Je cherchais quelqu’un de disponible à l’année avec de la continuité sur la saison pour prendre des automatismes, avoir ce confort. Même si on prend des marins performants, compétents, il y a toujours une phase d’adaptation. Antoine avait terminé son projet et avec ses résultats, son CV, c’était un excellent choix. Et il veut gagner comme moi. Antoine a beaucoup d’énergie c’est important car nos bateaux sont physiques L’entente a été parfaite avec une vraie connivence, et il a beaucoup plus d’expérience. Cela est très tranquillisant pour moi qui peut parfois monter en pression. En fait, j’ai toujours l’impression d’être le petit nouveau. Ce plus d’expérience me tranquillise.

Je voudrais évoquer aussi le report de la Route du Rhum (en raison d’une météo trop défavorable NDLR) , nous avions parlé de cette situation ensemble, nous n’avions pas du tout la vision du départ coûte que coûte. Je ne parle plus de performance mais de sécurité et de façon de voir la mer. Ce point a pesé lourd dans ma décision d’appeler Antoine pour lui proposer de naviguer ensemble. »

C’était important pour toi sur le moment de faire preuve de responsabilité ?

Ian Lipinski : « Tout à fait, nous ne sommes pas là pour faire n’importe quoi, je ne suis pas intéressé par les jeux du cirque en fonçant dans le mur, jouer à la roulette russe peu importe le qualificatif, les outils que l’on nous donne ne doivent servir que pour faire de belles aventures. Nous ne serons jamais plus fort que la mer, les vagues ou les cailloux. »

Crédit Mutuel Alliance Fédérale prolonge son engagement avec toi jusqu’à la Route du Rhum avec un bateau neuf. Quel a été le travail sur le bateau actuel ? Que peux-tu partager sur le prochain ?

Ian Lipinski : « Hormis la gestion de problèmes structurels de quille, un travail sur le jeu de voile, il n’y a pas eu de grosse modification. Le travail porte essentiellement  sur le nouveau bateau qui sera lancé en mars 2024 environ. Il s’agira d’une évolution de l’actuel bateau dessinée par le même architecte David Raison qui introduit le concept de scow (carène large à l’avant / étrave ronde). Donc pas de révolution, pas de rupture, il s’agit d’ajustements. Quelques innovations incrémentales sont prévues, nous irons plus loin dans les détails et souhaitons être plus fin dans le concept. Prolonger l’aventure et jeter les bases d’un nouveau bateau est une nouvelle étape décisive pour moi et l’occasion de renforcer notre équipe.

C’est une base solide sur laquelle je peux construire sereinement mes engagements à venir comme la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026 »

Martin le Pape à bord de son class 40 Fondation Stargardt

Depuis le report du départ de la route du rhum prévu initialement dimanche 6 Novembre, Bruits de Pontons a pu s’entretenir au téléphone avec Martin le Pape ancien skipper MACIF qui va s’élancer en Class 40 pour sa première transatlantique en solitaire.

L’occasion d’évoquer son parcours, sa gestion de l’attente et une future chasse au sponsor qui a presque déjà commencée : kaléidoscope d’émotions.

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L’esprit du BOC Challenge et d’Around Alone revit : The Race Around, course autour du monde par étape inscrite au programme Class40, exigera des 35 équipages un engagement hors norme, que cela soit en double ou en solitaire. Résolument tourné vers l’international, avec l’ambition de créer un évènement simple, non élitiste et différencié de la Volvo et du Vendée Globe, le Directeur Général Sam Holliday raconte.

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Il était présent pour l’ouverture de la saison de ski de compétition à Solden fin octobre, et pour le Critérium de la première neige de Val d’Isère les 11/12 décembre.

Entre ces deux rendez-vous, le champion de ski croate Ivica Kostelić a réalisé une course remarquable avec Calliste Antoine eu égard à son budget parmi les plus petits de la flotte. Propriétaire de son Class40 « Croatia full of life », parti avec un budget minimal d’environ 50000€, pour lui la recherche de sponsor commence maintenant.

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Axel Trehin sur son class40 Mad Max

Agé de 33 ans le Morbihannais Axel Trehin a pris le départ de la transat Jacques Vabre sur son Class40 lancé cette année, sistership du Crédit Mutuel de Ian Lipinski précédent vainqueur de la course.

D’un profil très technique, il est aussi engagé que travailleur acharné. Découverte d’un marin représentatif de sa génération.

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Ingénieur diplômé de Cambridge, il a travaillé 4 ans à Paris, terminé deuxième en amateur de la Mini transat et lance son premier projet de marin professionnel en Class40.

Bien accompagné par Erwan Le Draoulec skipper MACIF 2020, doté d’un bateau dernière génération mis à l’eau il y a peine un mois, il sera assurément à surveiller de près. Découverte d’un marin analytique qui compense son manque d’expérience par le travail, la détermination, une approche structurée et un fort engagement.

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Il est le tenant du titre en Class40 avec un bateau mis à l’eau deux mois avant le départ de 2019. Il a déjà réalisé le doublé en Mini, il sera forcément attendu pour une deuxième victoire lors de cette Transat Jacques Vabre qui s’élancera du Havre le 7 novembre, conscient que cela sera encore plus dur que la première fois tant la concurrence est rude. Rencontre avec Ian Lipinski qui reste serein sur son Class40 Crédit Mutuel.

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